Los arbolitos

Dans tout système il y a ce qu'on peut faire, et qui obéit aux lois en vigueur, et ce qu'on fait, et qui obéit aux loi................de la débrouille. Les Argentins n'échappent pas à ça, bien au contraire, ils sont très bons pour la gestion du soucis quotidien, et ils deviennent excellent dans certains domaines, le change, par exemple est une spécialité dans laquelle il ont développés une stratégie qui nous a vraiment étonné. Sachant que le " peso " est une monaie qui ne vaut rien du tout, les Argentins se débrouillent pour accumuler dans leurs bas de laine des monnaies fortes, dollar, euro sont les préférés du change sous le manteau. Seulement voilà, impossible de trouver sur le marché "officiel" ces devises étrangères, les banques ne délivrent que des pesos et exclusivement des pesos. C'est donc l'étranger qui est pourvoyeur en chef, et qui fait rentrer les monnaies étrangères dans le pays. Ce statut confère de nombreux avantages car, la demande étant forte, le prix est bien évidement beaucoup plus élevé.

Au cours officiel le dollar est à 5,4 pesos, au " paralelo", comme il l'appelle ici, c'est 9,6. Lorsque nous avons effectué notre premier change, nous avons culpabilisé longtemps, en nous disant que procéder à de tel traffic n'était pas rendre service à cette inflation galopante dans laquelle ils sont entrainés. Puis, sur les conseils de nos amis argentins, nous avons fait " comme tout le monde ". C'est d'autant plus facile que l'échange se fait dans la rue, à la vue de tous, sans aucune anicroche, tout le monde sans exception procède de la sorte.A Mardel, les changeurs sont dans une avenue, la bien nommée "Independencia", toujours au même endroit, sous des arbres, raison pour laquelle ils ont été baptisé " los arbolitos " (les petits arbres). La police qui n'est pas loin n'interviendra pas, ce marché parallèle est pratiquement une institution. Nous ne savons pas jusqu'à quand cette hypocrisie pourra durer, mais comme le disent les Argentins "  on verra bien demain" . Oui, on verra bien.