Saint football priez pour nous

Jusqu'ici, tout va bien. C'est la litanie que semblent répeter los Argentinos dans la chûte qu'ils ont entamé du haut de leur huitième place au classement des pays industrialisés qui leur avait été attribuée il y a maintenant.................Belle lurette. A chaque passage devant une " fenêtre" économique, ils disent à qui veut les entendre " jusqu'ici tout va bien". Alors, pour garder un enthousiasme en platine irridié, ils se refugient dans l'un des sports nationaux les plus pratiqués: la croyance. Ils ont bien fait, les nonagénaires en rouge du Vatican, de nommer à leur tête un pape argentin. C'est pas croyable (si j'ose dire), l'énergie que chaque Argentin dépense pour croire en quelque chose. Le nombre d'églises, de calvaires, de statues religieuses, enfin bref, de tout ce qui peut rappeler que nous sommes les descendants d'un enfant élevé par une mère porteuse et deux papas, dépasse l'entendement. Comme si tout cela n'était pas suffisant, d'autres religions ont emboité le pas et sont entrées dans ce tourbillon spirituel qui semble entraîner tout le monde, telle une tornade qui aspire tout sur son passage.

Au rang le plus élevé nous trouvons le football. Là, on confine au sublime. Pas un restaurant, un lieu public, une boutique qui ne vous épargne le ballon rond sur écran plat. Même l'épicier du coin (et il y a beacoups de coins dans toutes les villes d'Argentine) a toujours une télé allumée au dessus de sa balance. Si on fait peser son kilo de patates au moment où son club favori marque un but, cela allège l'addition. Et vas y que je te refais à l'infini le match de la veille, et du Bocca junior par ci, et de l'Argentinos par là. Les moindres fait et gestes des joueurs sont interpretés comme autant de paraboles commentées par une horde de journalistes spécialisés qui hurlent, tels des loups les soirs de pleine lune, dès que la "pelota" est entrée dans ce satané but que cet idiot de goal n'a pas su présever de la virginté qu'il n'aurait jamais du perdre( le but, pas le goal).

Avec tout ça, vous me mettrez une loterie nationale, quelques héros aux vies sinon imaginaires du moins enjolivées (voir articles  Le sein des saints, Evita) auxquels chacun s'identifie sans problème, une pincée de mystère (grosse de préférence), et le tour est joué, ni vu ni connu j't'embrouille, les questions importantes peuvent attendre. Pour la minorité qui aurait l'audace de dénoncer un système qui ressemble plus à de l'abrutissement qu'à du divertissement on rappelle que pour devenir champion du monde, Maradona avait marqué un but de la main, mais pas n'importe laquelle ,celle de dieu.

Même le village le plus reculé ne peut faire sans une église et un terrain de foot

Comments

[Vincent]

Ils ont tout compris ces argentins... Et finalement c'était le football l'atout économique tant attendu. En tout cas ce terrain me rappelle vaguement celui de la place Verdun de Pau ou un petit blond, floqué du maillot du Brésil enchaînait les buts... Bises les Bee Gees