Sacré dollar

Aujourd'hui (jeudi 19 septembre)direction l'Uruguay et la petite ville de Colonia. L'excursion, qui consiste à traverser le rio de la plata (50 kilomètres de large à cet endroit de son embouchure) est très sympa nous a dit Jorge (notre échangeur de Mar del Plata). Elle est aussi utilitaire : nous devons faire le plein de dollars car nous n'avions pas bien compris les subtilités du change ici. Il y a deux cours : "oficial" ou "paralelo". Devinez lequel est le plus avantageux?

En "oficial", dans une banque, un peso vaut 0,14 centimes d'euros. Au "paralelo", 0,09. Le paralelo se tient dans des bureaux specialisés qui déguisent le business sous une activité commerciale ou touristique. Tous les Argentins ont ainsi un agent de change qui est aussi loueur de voitures ou agent de voyage. Il y a aussi, à tous les coins de rue, des rabatteurs qui crient "cambi-o, dollarès, e-ouro, ré-al" à l'attention des touristes. Il vaut mieux ne pas répondre à ces sollicitations-là et trouver son agent "paralelo" par bouche à oreille. Le paralelo est clandestin mais pas trop: le cours est même quotidiennement publié dans les journaux.

En fait, tous les Argentins placent leurs économies en devises étrangères, surtout en billets verts car ils ont vécu en 2001 une faillite bancaire et leurs économies en pesos sont parties en fumée. Ils n'ont plus confiance dans leur système bancaire DU TOUT. D'autant que l'inflation galope: 2% par mois. Le phénomène s'est accéléré avec l'instauration d'un contrôle des changes pour les Argentins qui sortent et rentrent du pays.  En plus, des taxes de l'ordre de 10% sont appliqués à tous les paiements par carte de crédit. Résultat, très peu de magasin les acceptent. Pour payer, il faut donc de la fraîche, de l'oseille, du grizbi et ce, en billets verts. Voilà pourquoi nous  sommes allés en chercher à Colonia au cours "official" que nous échangerons au "parallelo" comme tous les Argentins une fois rentrés.

 Buenos Aires depuis les rives du Rio

Comments

[sylvie]

incroyable!!!