Vous avez dit VENT DU SUD?

Avec ce temps pourri, on est en train de perdre le beau bronzage que nous avons peaufiné de Chengdu à Hong Kong puis de Bayonne à Rochefort. On palit à vue d'oeil. On nous a dit que c'est le vent du sud qui a fait refroidir ainsi les températures. Ca fait sourire car dans notre hémisphère, le vent du sud réchauffe. Inconsciement on s'imaginait donc victime du "vent du nord". On a révisé nos tablettes géographiques et climatiques dans le sens suivant: vent du Sud = air antartique = glagla. Autre particularité, la température est plus froide le soir que le matin. Il fait 15 quand on se lève,, on part habillé léger car on s'imagine que ça va réchauffer mais non, ça ne fait que baisser. En début d'après-midi, on passe sous les 8/10 degré. Après s'être fait piéger, on ne sort plus sans les gants et les bonnets!

Lucie sur les racines d'un caoutchou géant

Que ceux qui nous ont envié sur le mode "quelle chance, en Argentine, vous allez zapper l'automne car vous irez vers l'été" soit rassurés: il y a Buenos Aires un bon air de Toussaint. Style jours raccourcis  et épaisse couche de stratus qui bouffe la lumière. Je n'insiste pas car vous aller bientôt retrouver cette franche grisaille qui met le moral dans les chaussettes et les chaussettes dans des chaussures pietinnant des feuilles mortes détrempées... C'est à ce point de la description que nous, nous sommes sauvés: ici, tous les arbres sont en bourgeons et les vestiges de l'automne ont été balayés des rues et des parcs. Tout est prêt pour les beaux jours : le fleuriste vend des pieds de ciboulette et de d'origan, les azalées s'épanouissent.... Il faisait d'ailleurs 26 degrés la semaine dernière, ce qui a provoqué une poussée de sève : les arbres sont couverts de vert tendre. Tout les espoirs sont donc permis mais en attendant ce temps plombe nos talents de photographes: les couleurs sont ternes et les horizons brouillés.

Le palais présidentiel, dit casa rosada à cause de sa couleur rose saumon... Sans soleil, ca fait saumon terne

Comme on est dans le thème "toussaint" nous en avons profité pour faire une visite du cimetière de Recoleta (recoleta vient de recolet, ordre fransciscain implanté dans le quartier à l'arrivée des colons). C'est, a dit notre guide, un des trois cimetières remarquables dans le  monde avec le Père Lachaise et le cimetière de Gènes. 4400 mausolées sont serrés les uns contre les autres. Pour loger leurs défunts, les propriétaires creusent plusieurs étages, jusqu'à 15 mètres sous terre pour loger les cercueils qui doivent être zingués car les corps ne sont pas enterrés. On voit d'ailleurs très bien les cercueils par les fenêtres qui ornent ces mausolées. Certains sont très artistiques: mosaïques, scultpures de marbre, frontispices, clochetons, hauts et bas-reliefs. Le mausolée qui reçoit le plus de visite est celui d'Evita, bien évidemment. 

Evita, morte à 33 ans de leucémie, est enterrée dans le caveau de sa famille les "Duarte".

Les chats des défunt sont autorisés à  rester près de leurs maîtres et vivent dans le cimetière où ils sont nourris et soignés. Ce service après-vente ne vaut pas pour les chiens ni pour les autres animaux.