Notre pain quotidien

Notre alimentation quotidienne est copieuse, variée, vitaminée mais le régime est forcément un peu différent de celui que nous suivons à Bayonne. Il ne ressemble pas non plus à ce que mangent nos voisins.

Pour répondre à Cya sur le petit déjeuner à la chinoise, nous ne savons pas très bien car nous n'avons pas séjourné à l'hôtel encore et donc, nous avons préparé selon nos habitudes: thé, céréales, biscuits. On doit aller la semaine prochaine au mont Emei et là, nous resterons dans un hôtel et nous verrons ce qui est servi. D'après ce qu'on nous a dit, le premier repas de la journée ressemble aux autres:légumes sautés et riz. Pour les autres repas, on a remarqué que les Chinois prennent leur déjeuner un peu avant midi et dinent vers 19 heures.

Première différence, le pain. Nous arrivons à trouver des petits pains ou des galettes qui ont beaucoup de mie bien blanche. Pas de baguette bien sûr. Les seules baguettes que nous avons vu à Chengdu sont celles qui nous permettent de ne pas manger avec les doigts.

Elles nous ont ici servi à former les caractères chinois qui disent bonjour (ni hao) On s'amuse comme on peut en attendant les plats. En fait, on n'attend pas beaucoup:dans tous les restaurants, le service est rapide et efficace. Comme dans tous les commerces d'ailleurs: serveurs et vendeurs sont nombreux et se mettent litteralement en 4 pour faire plaisir au client.

Le bao, 包  en caractères est un pain de la taille du poing, parfois plus gros, qui contient dedans un peu de farce à la viande. Parfois, la farce est sucrée. Bref, croquer dans un bao, c'est toujours une surprise. 

Le 包 se cuit à la vapeur, comme les raviolis que nous achetons au marché et qui sont préparés sous nos yeux. Dans la rue, des vendeurs cuisent des crèpes qu'ils remplissent d'oeuf, saucisses, salade, sauces. A la fin, cela ressemble aux sandwiches roulés dans des tortillas. On n'a pas encore testé.

Comme nous trouvons beaucoup de bons produits frais au marché, nous cuisinons tout ça à notre façon, tout en composant avec les différences entre les légumes de chez nous et les légumes bridés.

Quelques exemples:

La fraise chinoise est complètement blanche à l'intérieur. Pourtant, son goût est identique aux notres. Elle est très parfumée et sa consistance proche des fraises rondes.

Les ananas sont vendus épluchés. Le vendeur commence par enlever le plus gros avec un hachoir énorme. Quand je dis énorme, c'est vraiment une caricature de couteau de cuisinier chinois. Même chez Codega, le meilleur boucher de Bayonne, je ne suis pas sûre que l'on trouve une telle lame. C'est impressionnant car le hachoir, très affuté, est manipulé avec une dextérité incroyable. Ensuite, quand le fruit est pelé, le vendeur utilise des couteaux particuliers qui permettent de faire des bas-reliefs géométriques dans la chair. Ce n'est pas une question d'esthétique : les dessins se forment selon l'implantation des restes de l'écorce. Pour cette partie de sculpture sur fruit, le vendeur dispose de deux ustensiles: soit un couteau à double lame et cela donne un ananas à spirales, soit il prend un genre de pince à épiler qui coupe des carrés autour des points d'écorce. Là, c'est un ananas à trous-trous.

C'est beau mais surtout, c'est délicieux car ces ananas sont très sucrés et très juteux.

Les haricots verts ont un gros avantage : l'équeutage ultrarapide. Avec ces 30 centimètres de long, le haricot sichuanais présente un rapport partie comestible/extrémités à jeter qui bat tous les records. J'estime que l'on divise par dix le temps devolu à la corvée d'équeutage. Je précise aussi que Picard n'a pas encore attaqué le marché chinois. D'ailleurs, au rayon congélé, il n'y a que des raviolis et de la glace. 

Pour les petits pois et les fèves,  pas de temps de préparation non plus car ils sont vendus tout écossés. Les marchands peuvent aussi éplucher les patates, carottes etc  si on le leur demande.

Et pour dessert?

Chez le patissier, gateaux à franfreluches

Notre "forêt noire" baveuse de chantilly ne passerait pas les qualifications ici: le gâteau du dimanche (ou d'anniversaire ou de fête) est tout d'abord imposant. Ensuite, c'est une oeuvre d'art, rococo à souhait: en forme de coeur, fleuri, couleurs pastels... C'est pour s'assortir aux robes en dentelles et froufrous que les dames affectionnent. L'excès de  décoration culinaire effraie un peu mais Jade nous disait: "quand on voit arriver ça sur la table, on se dit qu'on va jamais le manger et qu'il faudra le jeter mais à la fin, il n'en reste jamais".

Comme nous avons encore quelques semaines pour tester, on vous promet d'autres épisodes "gastronomie"

Comments

[Didier]

Miam miam ! Avec un peu de mao taï (sais pas comment ça s'écrit) :-) à la vapeur ???